La «politique» n’est pas une sphère monolithique, elle génère des conceptions pluralistes, voire des interprétations contradictoires. C’est un concept qui peut être perçu, compris, expliqué, analysé, observé, théorisé, par des voies multiples, selon le ou les sens que peuvent lui attribuer les philosophes, les savants, les politologues, les historiens, les économistes, les sociologues, les épistémologues, anthropologues ou psychanalystes.
Car la politique est à la fois une «philosophie», un «art», un «mode d’action», une «activité», «une profession» ou une «fonction». Comme elle traduit souvent une interconnexion entre l’abstrait et le concret, l’idéel et le réel, les moyens et les fins, la science et le moral, le positif et le normatif. C’est pourquoi il est difficile que le véritable sens du politique ou de la politique en philosophie ou en théorie politique ou en science politique, puisse conduire à la certitude ou à l’irréfutabilité, ou puisse se suffire à lui-même sans l’adjonction ou le soutien des divers sens complémentaires.
Certains penseurs et philosophes prédestinent la politique à la quête des finalités et des valeurs nécessaires à la constitution et à l’idéal commun des hommes dans une société. D’autres tentent d’en faire une science, de type expérimental, à la manière des sciences de la nature, de comprendre «scientifiquement» la politique, rationnellement ou empiriquement, en vue de dégager des «lois» politiques. D’autres préfèrent encore concevoir des théories du politique, en portant leur choix sur une valeur ou une norme déterminée, souvent à partir de quelques données empiriques.
